Mari dont la femme est infidèle. Au propre, ces deux noms signifient qui a des cônes ou cosnes. Cône est la forme norm. du mot franç. corne.

"Colimachon bône, Si tu n’ lé montre pas Montre-mei té cônes; J’vois t’lé coupas."

Vieux refr. norm.

"D’pis qu’il est si rustique, i vaut mux li coper Les cônes tout au ras, pour l’empêchi d’bouter." Rim. Jers., p. 119.

Conard ou cosnard se dit pour cornard, mot qui n’est pas nouveau dans la langue: "S’est plus cornars qu’uu cers ramés, Riches bons qui cuide estre amés." Rom. de la Rose, v. 4825.

Les confréries burlesques des conards, établies en Normandie au XVIe siècle, florissaient surtout à Rouen et à Evreux. Leurs chefs prenaient le titre d’abbés des conards. La mitre en tête et la crosse pastorale à la main, ils parcouraient les rues, durant le carnaval, accompagnés processionnellement par leurs affiliés, qui chantaient des couplets satiriques et bouffons. A Rouen, l’abbé était monté sur un char et à Évreux, sur un âne. Un des personnages burlesques mis en scène par Jean Bodel dans le Jeu de S. Nicolas, porte le nom de Connard.

De même encore, en pat. norm., l’on dit cosnière pour cornière, pilastre qui fait l’encoignure d’une maison: "Le ruel (le ruisseau) qui part de devant l’us Rad. de Praeres, doit courre parmie le courtil Johen le Franc et venir à la cosniere de la meson Eudet." Petit Livre rouge de l’Abb. de Troarn, cité par M. L. Delisle dans l'Agric. en Norm. au moy. âge, p. 110.

V. Conard.

(Normandie, etc.), fausse ré­gression de Conard (voir Conon) ou (plus rarement) forme dissimilée de Cornard.